Introduction
Le vrai karaté n'est pas ce qu'on vous montre à la télé... Le karaté n'est pas le Shotokan sportif avec les petits gants bleus et rouges qu'on vous montre en Europe... Le karaté n'est pas violence comme peuvent le penser certains...
Beaucoup ne comprennent pas...
Beaucoup ne comprennent pas leur pratique dans le Karaté-Do et sont sur un chemin qui mène loin du satori*. Ils sont comme un aveugle, à la recherche d'un chat noir, dans une cave sombre à minuit. Dogen a dit: «Il ya de nombreux cadavres vivants qui se déplaces. A moins d'avoir une véritable compréhension, on entend sans vraiment entendre, on voit sans vraiment voir."
Le KARATE
Le karaté n'est pas un jeu de points, catégories de poids ou des manifestations voyantes. C'est un art martial et le mode de vie d'un pratiquant se doit d'être pacifique, mais si le conflit est inévitable, le vrai karaté dicte de prendre un adversaire d'un seul coup. (Et c'est dans cette vision que les entrainements sont donnés).
Une telle action nécessite de la force, de la vitesse, un sens de l’orientation, du contrôle. Mais ces aspects physiques ne sont qu'une partie de la pratique, ils ne sont que le véhicule, pas le voyage lui-même.
Le véritable karaté est basé sur le Bushido. Dans le vrai karaté, le corps, l'esprit et l’ensemble de la personne doivent être développés simultanément. Grâce aux kihon, kata, kumite et autres exercices seul ou à deux. Ces exercices nous apprennent à contrôler nos mouvements. Mais le plus important, nous apprenons à nous contrôler. Un des but est de pouvoir effectuer les techniques sans y penser, et rester concentré sans avoir à se concentrer sur une seule chose. Dans le subconscient, le corps se souvient de comment faire et l'esprit se souvient de comment être.
Cette unité harmonieuse de l'esprit et du corps est extrêmement puissante. Même la plus grande force physique et les compétences ne peuvent rivaliser avec la puissance de la plénitude.
Le résultat du vrai karaté est naturel, l'action sans effort, et la confiance, l'humilité, l'ouverture et la paix n'est possible que par l'unité parfaite du corps et de l'esprit. Tel est l'enseignement de base du Zen, la base du Bushido, et de la philosophie du vrai karaté. OSU!
*Satori (japonais 悟り satori ; chinois :悟 wù) est un terme du bouddhisme zen qui désigne l'éveil spirituel. La signification littérale du mot est « compréhension ». Il est parfois utilisé à la place dekenshō (見性 chinois : jiànxìng (voir la nature) ), toutefois kenshō désigne la première perception de la nature de Bouddha ou vraie nature – une expérience qui ne dure pas. Le satori par contre désigne une expérience qui se prolonge, à l'instar d'un bébé qui apprend à marcher – après beaucoup d'efforts il se tient debout, trouve son équilibre et fait quelques pas puis tombe (kenshō). Après un effort prolongé l'enfant se rendra compte un jour qu'il peut marcher tout le temps (satori).
Il est de coutume de parler de satori quand on évoque l'éveil de Bouddha et des patriarches, car leur éveil était permanent.
Le bouddhisme zen reconnaît dans l'éveil une expérience transitoire dans la vie, presque traduisible mot à mot par épiphanie, et le satori est la réalisation d'un état d'éveil épiphanique. Comme d'après la philosophie zen toute chose est transitoire, la nature transitoire du satori n'est pas vue dans l'aspect limitant qu'il aurait dans l'acceptation occidentale de l'éveil.
La nature transitoire du satori, par opposition au permanent nirvāna qu'on retrouve dans les traditions bouddhiques de l'Inde, doit énormément aux influences taoïstes sur le bouddhisme chan de Chine, à partir duquel le bouddhisme zen du Japon s'est développé. Le taoïsme est une philosophie mystique qui met l'accent sur la pureté du moment, alors que les racines hindoues du bouddhisme indien visent une vue dans une plus grande durée – vers la sortie du cycle karmique des réincarnations perpétuelles dans le monde matériel. De l'attention du taoïsme à l'importance du moment, et de la négation quasinihiliste de l'existence individuelle du bouddhisme mahāyāna, est né le bouddhisme zen avec son concept d'état transitoire du satori.